Dans son projet de budget 2025, le nouveau gouvernement prévoit de reporter l’indexation des retraites sur l’inflation du 1er janvier au 1er juillet. Avec quelles conséquences pour les retraités ?
Quatre milliards d’euros. C’est la somme que le gouvernement compte économiser en inscrivant, dans le projet de budget 2025, le report de la réévaluation des pensions de retraite du 1er janvier au 1er juillet. Six mois pendant lesquels les quelque 17 millions de retraités français ne profiteront pas d’une augmentation évaluée entre « 2,3 % et 2,4 % » par la CFDT retraités. Concrètement, pour un salarié touchant une retraite de base de 1 400 euros, le manque à gagner est de 185 euros sur la période (30,80 euros par mois).
L’économie pour l’État ne s’arrête pas là. La revalorisation des retraites est calculée sur l’inflation, plus précisément sur la moyenne des douze derniers mois connus. Et, comme celle-ci augmente plus lentement ces derniers temps et que cette tendance devrait se poursuivre, la revalorisation de juillet devrait être moins importante que celle initialement prévue en janvier. Bercy a déjà sorti la calculatrice et table sur une augmentation de 1,8 %. 0,5 point de moins. À vie !
Dans l’air depuis le printemps
L’idée de jouer sur l’indexation pour ralentir les dépenses publiques était dans l’air depuis le printemps. L’ex-ministre du Budget, Thomas Cazenave, y avait fait allusion dès février, mais le président de la République avait immédiatement fait part de son opposition. En juin, après la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait insisté. « Les retraites seront bien indexées sur l’inflation. Le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement », avait-il assuré. La solution retenue par Michel Barnier permet de faire contribuer les retraités, sans contredire totalement l’engagement du président de la République.