Eric Roy est sur le point de réaliser quelque chose qui semblait impossible en ce début de saison de Ligue 1. L’entraîneur place le Stade Brestois à la deuxième place et a réussi à emmener la modeste équipe française jusqu’en Ligue des Champions. Mais quelles tactiques ont donné de tels résultats ?
Aujourd’hui, j’examinerai la tactique d’Eric Roy et les performances de Brest tout au long de la saison 2023/24, et tenterai d’y répondre.
La carrière d’Éric Roy, tout comme cette saison, n’est pas tout à fait typique. C’était un milieu de terrain qui a joué pendant de nombreuses années en Ligue 1. Son passage le plus marquant sur le terrain a eu lieu lorsqu’il représentait l’OGC Nice, d’abord de 1988 à 1992, puis de 2002 jusqu’à sa retraite en 2004.
En fait, Roy entretenait de si bonnes relations avec Nice qu’il a été nommé directeur sportif après sa retraite, devenant plus tard leur manager. Roy a cependant été impliqué dans un scandale notoire lorsqu’il a été licencié par Nice en 2011 pour avoir prétendument effectué un voyage de travail avec un agent de football sans licence en Argentine. Roy a poursuivi le club, a demandé une compensation et a gagné.
Il a ensuite dirigé brièvement Lens et Watford. Sa nomination à la tête de Brest en janvier 2023 a peu retenu l’attention de la presse, même travaillant en France.
Roy est respecté en tant que manager de football, sensé dans ses tactiques et très investi dans la motivation de ses joueurs. En fait, on dit que ses compétences en gestion sont son plus grand atout. Éric Roy insiste pour que ses joueurs fixent leurs objectifs pour une série de 4-5 matchs. Lorsque l’objectif est atteint, les joueurs sont rencontrés à travers une activité collective.
Il est également vrai que Roy travaille dur sur sa condition physique et sa conscience tactique. Brest est une unité footballistique soudée dont l’objectif principal a été bien sûr de ne pas perdre de matches. L’équipe presse intensément et essaie de garder le jeu serré en défense. A l’heure où nous rédigeons ces lignes, ils possèdent la meilleure défense de Ligue 1, avec un but encaissé de moins que le Paris Saint-Germain.
Eric Roy aime utiliser la formation polyvalente 4-3-3. Bien que sur le papier, cela puisse ressembler à un système axé sur l’attaque, il fonctionne également pour peindre une robustesse défensive. Seule la réactivité du gardien Marco Bizot, auteur d’une belle campagne, y contribue.
La formation s’adapte facilement à un 4-2-3-1 moderne où les deux pivots offrent un soutien supplémentaire au duo de défense centrale composé de Lilian Brassier et de l’excellent Brendan Chardonnet.
Finalement, un compromis a été trouvé à l’occasion lorsque la formation 4-1-3-2 a été utilisée. Un exemple en est la victoire 4-3 contre Metz de Ladislau Boloni.
Politique de recrutement
Eric Roy n’a pas vraiment eu le luxe d’investir dans de nombreux transferts coûteux en début de saison. En fait, Brest n’a payé qu’un seul joueur, Mahdi Camara, 25 ans. Les autres joueurs recrutés sont prêtés.
La structure des joueurs révèle un groupe centré sur l’expérience avec une pincée d’enthousiasme juvénile. La plus grande réussite de Roy a été de travailler avec ces joueurs et de trouver des moyens de les motiver.
Stade Brestois 29 en Défense
Il faut encore une fois saluer la défense du Stade Brestois tout au long de cette campagne. Ils ont enregistré le moins de buts encaissés. Cela explique en grande partie l’incroyable deuxième place actuelle de l’équipe.
Comment font-ils ? Beaucoup d’huile de coude. Brest excelle dans la défense des coups de pied arrêtés ; ils pressent agressivement dans un bloc médian et ils ont des joueurs de grande taille capables de gagner des duels aériens.
L’expérience des joueurs est également utile pour défendre une avance. Brest a gagné 1-0 lors de plusieurs matchs importants au cours de cette campagne contre des équipes comme Lyon, Angers, l’Olympique de Marseille ou Metz.
Brest défend avec quatre défenseurs. Éric Roy est habituellement régulier à propos de ses onze premiers. L’équipe a été aidée par quelques soucis de blessures au cours de cette saison.
Chardonnet et Brassier forment le duo défensif central. Kenny Lala, l’un des meilleurs ailiers de Ligue 1, joue excellemment à droite, équilibrant ses fonctions offensives et défensives. Bradley Locko est son homologue de gauche.
Chardonnet a particulièrement brillé cette saison. Sa compréhension tactique, ses blocages stratégiques et ses interceptions de ballon ont été essentiels tout au long de l’année. Ni lui ni Brassier ne sont de grands défenseurs du ballon. Pour autant, cela n’entrave pas la capacité du Stade Brestois à lancer des attaques.
Stade Brestois 29 en attaque
Le Stade Brestois d’Eric Roy est la preuve que la construction depuis l’arrière et l’utilisation de la technique des joueurs sont parfois surfaites. Brest pratique un football beaucoup moins sophistiqué, mais les résultats parlent d’eux-mêmes. Jusqu’à présent, seules trois équipes les ont dominés.
Roy a percé des balles longues et rapides dans la composition de l’équipe. L’équipe aime attaquer sur les ailes, notamment sur celle de droite, où Lala s’associe bien à Romain del Castillo, un joueur technique capable de réaliser de beaux centres.
Qui est là pour en profiter ? Techniquement, les attaquants Steve Mounie et Jérémy Le Douaron. Mais à eux deux, ils comptent huit buts, quatre chacun.
Le fait est que les objectifs de Brest sont presque également répartis. Le milieu de terrain Kamory Doubia est le meilleur buteur de l’équipe, avec de nombreux efforts à longue distance, le joueur de 21 ans étant devenu une sorte de star.
Pourtant, le milieu de terrain défensif Mahdi Camara a justifié le prix de son transfert en en marquant cinq, tandis que Castillo a également marqué six fois.
Brest affiche un xG sur les matches de Ligue 1 de 41,79. Ils ont marqué 41 buts. Cela signifie que l’équipe de Roy, contrairement à certains adversaires, a toujours profité des opportunités qui lui ont été offertes.
Quel avenir pour Eric Roy et le Stade Brestois 29 ?
Eric Roy a travaillé longtemps et fort pour obtenir cette opportunité. Cela lui vient enfin, et ce n’est pas un hasard. Oui, Brest a profité des mauvaises campagnes d’équipes plus établies. Mais les garçons de Roy n’ont pas eu de chance. Ils y sont parvenus grâce à un travail acharné et à des tactiques fiables, quoique peu excitantes.
Brest risque encore de déraper. Cela ne changera pas l’impression générale. Cependant, atteindre à nouveau la Ligue des champions la saison prochaine serait une formidable réussite pour Roy et pour le club. Cela pourrait être intelligemment transformé en stratégies à long terme qui pourraient grandement changer la fortune du club.
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